Raymond Douglas Bradbury dit Ray Bradbury, né le à Waukegan dans l’Illinois et mort le à Los Angeles en Californie, est un écrivain américain, référence du genre de l’anticipation. Il est particulièrement connu pour ses Chroniques martiennes, écrites en 1950, L’Homme illustré, recueil de nouvelles publié en 1951, et surtout Fahrenheit 451, roman dystopique publié en 1953.
Biographie
Ses débuts
Ray Douglas Bradbury naît le à Waukegan (Illinois, É.-U.) dans un milieu modeste, de Leonard Spaulding Bradbury, technicien, et de son épouse Esther Marie Moberg, d’origine suédoise, ; son grand-père et son arrière-grand-père paternels étaient éditeurs de journaux. Il descend par son père d’une des sorcières de Salem. Bradbury lit et écrit durant toute sa jeunesse, passant beaucoup de temps à la bibliothèque de Waukegan. Ses romans Dandelion Wine (Le Vin de l’été), Something wicked this way comes (La Foire des ténèbres) et Farewell Summer dépeignent d’ailleurs cette ville de Waukegan comme « la Ville Verte » et sont en partie autobiographiques.
Il attribue son habitude d’écrire quotidiennement au jour où en 1932 un amuseur de foire, M. Electroteck, l’a touché avec une lame électrifiée, faisant se dresser ses cheveux sur la tête, en criant « Vis pour toujours ! ». La famille Bradbury vit à Tucson, en Arizona, en 1926-27 et 1932-33, mais comme le père continue son travail, ils retournent à Waukegan et s’installent finalement à Los Angeles en 1934. Ray a alors quatorze ans. À l’âge de 17 ans, il publie sa première nouvelle de science-fiction, Script, dans une revue spécialisée.
Ray Bradbury obtient son diplôme à l’école secondaire de Los Angeles en 1938 à 18 ans, mais choisit de ne pas aller à l’université. Au lieu de cela, il vend des journaux au coin de South Norton Avenue et Olympic Boulevard. Il continue cependant à se cultiver à la bibliothèque locale et, influencé par les héros de science-fiction tels que Flash Gordon et Buck Rogers, il commence à écrire des nouvelles de science-fiction. Ces dernières sont publiées dans des fanzines dès 1938. En , est publié Le Pendule, sa première publication rémunérée — il gagne 15 $ — dans le pulp magazineSuper Science Stories. Il a profité de la recommandation de Robert A. Heinlein, rencontré à la Los Angeles Science Fantasy Society (LASF). Il devient écrivain à temps plein à la fin de l’année 1942. Son premier livre, Dark Carnival, une collection de courts récits, est publié en 1947 par Arkham House.
Cette même année il se marie avec Marguerite McClure (1922–2003) ; le couple aura quatre filles.
Le succès des années 1950
En 1950, il publie Chroniques martiennes et l’année suivante L’Homme illustré. En 1952, EC Comics publie l’adaptation en bande dessinée de deux nouvelles de Bradbury. Celui-ci exprime à l’éditeur, William Gaines, son étonnement de ne pas avoir reçu d’argent pour cela. Gaines et Bradbury vont rapidement trouver un accord financier et de nombreuses nouvelles (d’horreur ou de science-fiction) seront adaptées par les artistes d’EC Comics, tels que Wally Wood, Joe Orlando ou John Severin dans différents comics d’EC Comics jusqu’en 1954. Ces années 1950 sont pour Bradbury une période prolifique qui voit la publication de nombreux ouvrages : Les Pommes d'or du soleil et le roman Fahrenheit 451 en 1953, Le Pays d’octobre en 1955 et Un remède à la mélancolie en 1958. En 1953, il écrit le scénario du film Moby Dick de John Huston.
Passage au théâtre
En 1963 il écrit sa première pièce, Café irlandais, et l’année d’après il publie son roman La Foire des ténèbres. En 1970 il publie Je chante le corps électrique, en 1972, c’est la pièce Théâtre pour demain… et après et en 1975 La Colonne de feu. Sa pièce Madrigals for the Space Age, sur une musique de Lalo Schifrin est montée en 1973 au pavillon Dorothy Chandler.
Dernières œuvres
En 1986, il publie La solitude est un cercueil de verre, Fantôme d’Hollywood en 1990 et La Baleine de Dublin en 1993. Une attaque cérébrale en 1999 ne l’empêche pas de poursuivre son œuvre qu’il dicte à ses filles.
Réputé pour son franc-parler, il en use jusqu’à la fin de sa vie, s’exprimant sur la nécessité de réformer le mode de gouvernement, ou soutenant la grève des auteurs hollywoodiens.
Ray Bradbury meurt le .
Thèmes
Bradbury et la science
Ray Bradbury a écrit sur la survie spirituelle de l’humanité s’opposant au matérialisme de la société. Bien qu’il ait souvent été présenté comme un écrivain de science-fiction, Bradbury lui-même ne s’est jamais enfermé dans un type de narration :
« Avant tout, je n’écris pas de science-fiction. J’ai écrit seulement un livre de science-fiction et c’est Fahrenheit 451, fondé sur la réalité. La science-fiction est une description de la réalité. Le fantastique est une description de l’irréel. Donc les Chroniques martiennes ne sont pas de la science-fiction, c'est du fantastique ».
Bradbury se préoccupe peu de réalité scientifique, et pour cela fut peu reconnu des amateurs[Lesquels ?] américains de SF « purs et durs ».
Postérité
Le prix Ray-Bradbury est remis par le regroupement d’auteurs de science-fiction américains Science Fiction and Fantasy Writers of America pour souligner l’excellence d’une œuvre dramatique, présentée au cinéma, à la télévision, sur internet, à la radio ou au théâtre. Il a été remis en 1992, 1999, 2001 et 2008. En 2009, le prix Ray-Bradbury prend officiellement la place du prix Nebula du meilleur scénario, qui existait depuis 1973 et il est dorénavant attribué chaque année.
En 2001, lors d'un discours, Ray Bradbury propose à son audience l'exercice d'écrire une nouvelle par semaine pendant un an, arguant qu'il est impossible d'écrire 52 nouvelles de mauvaise qualité : le défi Bradbury était né,.
En 2002, il reçoit la médaille de la National Book Foundation.
Le , l’écrivain reçoit une étoile — la 2193e — sur le Walk of Fame à Hollywood.
Le , la NASA nomme en son honneur le site d’atterrissage sur Mars du robot Curiosity « Bradbury Landing » (« La zone d’atterrissage Bradbury » en français).
Peu après la mort de Ray Bradbury, en hommage à son roman Farhenheit 451, le code erreur HTTP 451 est créé pour les pages web effacées à la suite d'une censure gouvernementale.
Œuvres
Romans
Chroniques martiennes, Denoël, coll. « Présence du futur » no 1, 1954 ((en) The Martian Chronicles, 1950), trad. Henri Robillot
Fahrenheit 451, Denoël, coll. « Présence du futur », 1955 ((en) Fahrenheit 451, 1953), trad. Henri Robillot
Le Vin de l'été, Denoël, coll. « Jaune », 1959 ((en) Dandelion Wine, 1957), trad. Georges Dupont
La Foire des ténèbres, Denoël, coll. « Présence du futur », 1964 ((en) Something Wicked This Way Comes, 1962), trad. Richard Walters
L'Arbre d'Halloween, Le Seuil, 1994 ((en) The Halloween Tree, 1972), trad. Alain Dorémieux
La solitude est un cercueil de verre, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1986 ((en) Death Is a Lonely Business, 1985), trad. Emmanuel Jouanne
Le Fantôme d'Hollywood, Denoël, coll. « Présences », 1992 ((en) A Graveyard for Lunatics, 1990), trad. Alain Dorémieux
La Baleine de Dublin, Denoël, coll. « Présences », 1993 ((en) Green Shadows, White Whale, 1992), trad. Hélène Collon
Ahmed et les Prisons du temps, Mille et une nuits, coll. « La Petite collection », 1998 ((en) Ahmed and the Oblivion Machine, 1998), trad. Bernard Hœpffner
De la poussière à la chair - Souvenirs d'une famille d'immortels, Denoël, coll. « Lunes d'encre », 2002 ((en) From the Dust Returned, 2001), trad. Patrick Marcel
Il faut tuer Constance, Denoël, coll. « & d'ailleurs », 2004 ((en) Let's All Kill Constance, 2003), trad. Philippe Rouard
(en) Farewell Summer, 2006
Recueils de nouvelles
L'Homme illustré, Denoël, coll. « Présence du futur », 1954 ((en) The Illustrated Man, 1951), trad. C. Andronikof
La Ville, nouvelle parue dans le recueil.
Les Pommes d'or du soleil, Denoël, coll. « Présence du futur », 1956 ((en) The Golden Apples of the Sun, 1953), trad. Richard Négrou
Le Promeneur, nouvelle parue dans le recueil.
Un coup de tonnerre, nouvelle parue dans le recueil.
La Sirène, nouvelle parue dans le recueil.
Le Pays d'octobre, Denoël, coll. « Présence du futur », 1957 ((en) The October Country, 1955), trad. Doringe
Un remède à la mélancolie, Denoël, coll. « Présence du futur », 1961 ((en) A Medicine for Melancholy, 1958), trad. Jacqueline Hardy
Les Machines à bonheur, Denoël, coll. « Présence du futur », 1965 ((en) The Machineries of Joy, 1964), trad. Jean-Pierre Harrison
Aux portes de l'épouvante, Marabout, coll. « Bibliothèque Marabout-Fantastique », 1970 ((en) Fever Dream and Other Fantasies, 1969), trad. Gérard Halleux
Je chante le corps électrique, Denoël, coll. « Présence du futur », 1970 ((en) I Sing the Body Electric, 1969), trad. Jane Fillion
(en) Long After Midnight, 1976 :
Bien après minuit, Denoël, coll. « Présence du futur », 1977
Un dimanche tant bien que mal, Denoël, coll. « Présence du futur », 1979
La Grande Roue, Denoël, coll. « Présence du futur », 1981 ((en) The Black Ferris, 1948), trad. Jean Bonnefoy
Monstrueusement vôtre, Christian Bourgois, 1990 ((en) A Memory of Murder, 1984), trad. Pierre Girard
À l'ouest d'octobre, Denoël, coll. « Présence du futur », 1990 ((en) The Toynbee Convector, 1988), trad. Jacques Chambon, Alain Dorémieux
...mais à part ça, tout va très bien, Denoël, coll. « Présences », 1997 ((en) Quicker Than the Eye, 1996), trad. Hélène Collon
Train de nuit pour Babylone, Denoël, 1999 ((en) Driving Blind, 1997), trad. Hélène Collon
Les Garçons de l'été, Flammarion, coll. « Imagine », 2004 ((en) One More for the Road, 2002), trad. Hélène Collon
Sont présentées ici seulement les nouvelles traduites en français inédites en recueils et celles qui ont tout d’abord été publiées dans des revues ou des anthologies francophones avant d’être intégrées à un recueil.
Le Joueur de flûte ((en) The Piper, 1940)
Lazare, approchez ((en) Lazarus, Come Forth, 1944)
Le Coquillage ((en) The Sea Shell, 1944)
Il joue à la guerre ((en) Bang! You're Dead, 1944)
La Nuit ((en) The Night, 1946)
Lorelei de la brume rouge ((en) Lorelei of the Red Mist, 1946)
J'appelle le passé ((en) Tomorrow and Tomorrow, 1947)
Oraison pour les vivants ((en) Wake for the Living, 1947)
Cauchemars en Harmaguédon ((en) Asleep in Armaggedon, 1948)
La Grande Roue ((en) The Black Ferris, 1948)
Jeu d'octobre ((en) The October Game, 1948)
La Petite Pyramide bleue ((en) The Shape of Things, 1948)
La Longue attente ((en) The One Who Waits, 1949)
Le Veldt dans la nursery ((en) The World the Children Made, 1950)
À travers les airs ((en) Way in the Middle of the Air, 1950)
Dans la ville endormie ((en) The Whole Town Sleeping, 1950)
Pour toujours de par la Terre ((en) Forever and the Earth, 1950)
Châtiment sans crime ((en) Punishment Without Crime, 1950)
Pour solde de tous comptes ((en) Payment in Full, 1950)
Ylla ((en) I'll Not Look for Wine, 1950)
L'Arriéré ((en) The Pedestrian, 1951)
Le Grand Voyage ((en) A Little Journey, 1951)
Les Six pierres blanches ((en) Here There Be Tygers, 1951)
Le Désert d'étoiles ((en) The Wilderness, 1952)
Soleil et ombre 1&2 ((en) Sun and Shadow, 1953)
L'odeur de la salsepareille ((en) A Scent of Sarsaparilla, 1953)
Tout l'été en un jour ((en) All Summer in a day, 1954)
La Mort et la vieille fille ((en) Death and the Maiden, 1960)
Le Manège ((en) Nightmare Carousel, 1962)
Les Mécaniques du Bonheur ((en) The Machineries of Joy, 1962)
Viens dans la cave ((en) Come Into my Cellar, 1962)
Phénix ((en) Bright Phoenix, 1963)
L'abîme de Chicago ((en) To the Chicago Abyss, 1963)
Une larme dans la mer
Sceptre ultime, durable couronne ((en) A Final Sceptre, a Lasting Crown, 1969)
L'éternel bébé ((en) McGillahee's Brat, 1972)
J'te tiens ! ((en) Gotcha!, 1978)
En haut de l'escalier ((en) The Thing at the top of the Stairs, 1988)
Adieu Lafayette ((en) Lafayette Farewell, 1988)
Théâtre
Café irlandais, Denoël, 1965 ((en) The Anthem Sprinters and Others Antics, 1963), trad. Jacques Legris
Théâtre pour demain... et après, Denoël, coll. « Présence du futur », 1973 ((en) The Wonderful Ice-Cream Suit, 1972), trad. Jacques Legris
La Colonne de feu, Denoël, coll. « Présence du futur », 1979 ((en) Pillar of Fire and Other Plays, 1975), trad. Jacques Legris
Poésie
Pour les chiens c'est tous les jours Noël, Gallimard, coll. « Folio Benjamin », 1998 ((en) Dogs Think That Every Day is Christmas, 1997)
Avec un chat pour édredon, Gallimard, coll. « Folio Benjamin », 1998 ((en) With Cat for Comforter, 1997)
Essais
Le Zen dans l'art de l'écriture, ANTIGONE14 Editions, 2016 ((en) Zen in the Art of Writing, 1990), trad. Bertrand Augier, 206 p. (ISBN 978-2-37233-036-7)
1965 : Out of the Unknow (en) (série télévisée), épisode The Fox and the Forest
1964 : Suspicion (The Alfred Hitchcock Hour) (série télévisée), 2 épisodes The Life Work of Juan Diaz et The Jar
1962 : La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) (série télévisée), épisode La Fée électrique
1962 : Icarus Montgolfier Wright (court métrage d’animation) de Osmond Evans, produit par Jules Engel, illustrations de Joe Mugnaini, illustrateur de plusieurs éditions américaines d’ouvrages de Ray Bradbury. Nommé pour l’Oscar du meilleur court métrage d’animation en 1963.
1956 : Moby Dick de John Huston avec Gregory Peck et Orson Welles
1956 à 1959 : Alfred Hitchcock présente (série télévisée), épisodes Shopping For Death, And So Died Riabouchinska, Design For Loving et Special Delivery
1955 : Star Tonight (série télévisée), épisode Zero Hour
1953 : Le Monstre des temps perdus (The Beast from 20,000 Fathoms) d’Eugène Lourié
1953 : Le Météore de la nuit (It Came from Outer Space) de Jack Arnold
1952 : CBS Television Workshop (série télévisée), épisode Rocket
1952 : Suspense (série télévisée), épisode Summer Night
1951 : Out There (série télévisée), (saison 1, épisode 9) The Man
1951 : Lights Out (série télévisée), épisode Zero Hour
Adaptation en chanson et en musique
La Brousse ou dans sa version originale en anglais The World the Children Made a été adapté en chanson par Deadmau5 avec sa musique The Veldt sortie en 2012 en featuring avec le chanteur Chris James.
Le poème Christus Apollo a été adapté sous forme de cantate par le compositeur Jerry Goldsmith en 1969, sur une commande de l'orchestre de chambre de Californie. L’œuvre a été enregistrée en 1999 à Londres pour le label Telarc, sous la direction du compositeur, avec le London symphony orchestra et Anthony Hopkins comme narrateur, en présence de Bradbury.
Adaptations en bandes dessinées
adaptations de nouvelles de Ray Bradbury, Albin Michel collection « Spécial USA » : traduction des bandes dessinée parues entre
Planète rouge (1984)
Monsieur Sourire (1985)
Adaptation au théâtre
Le Merveilleux complet couleur glace à la noix de coco. Centre de rencontres de Châteauvallon 1981. Mise en scène de Georges Vitaly. Adaptation de Jacques Legris. Décors d’Andréou.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ray Bradbury » (voir la liste des auteurs).
Annexes
Bibliographie
2002 : Bradbury : an illustrated life de Jerry Weist (HarperCollins Publishing)