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Critique

 

Portrait d'une femme moderne au Yémen n° 2
Intisar en exil (Sagar)

note: 4Un regard acéré sur le Yemen d'aujourd'hui jerome - 5 décembre 2018

Avec l'album La Voiture d'Intisar moi qui était resté sur un avis positif mais très en retrait à cause d'un graphisme pas du tout à mon goût, c'est LA bonne surprise avec ce nouvel opus des tribulations de notre yéménite préférée mis en scène par le toujours très bon Pedro Riera, mais qui confie cette fois-ci le dessin à un nouvel auteur, Sagar.

Et pour moi ça change tout ! D'une part parce que le trait de Sagar est ce qui manquait à l'album précédent et que sa mise en couleur est tout simplement sublime. On est pleinement immergé dans le quotidien d'Intisar, on ressent l'amour de son pays le Yemen malgré sa condition de femme, mais aussi celle de la Jordanie où elle a du s'exiler.
Et c'est toute la réussite une nouvelle fois de cet album qui derrière le personnage fictif mais très inspiré d'Intisar nous fait comprendre à travers son quotidien tous les enjeux sociétaux et politiques de cette région complexe. Mis sur le devant de la scène internationale ces derniers jours après l'assassinat d'un journaliste dans son consulat, l'Arabie Saoudite qui mène cette guerre au Yemen est placée face à ses responsabilités et ses absurdités macabres. Les Yéménites (qui en ont les moyens) en sont réduits à l’exil, dont une grande partie se fait vers la Jordanie. Intisar est l'une de ces exilés...

J'ai beaucoup apprécié la construction du récit qui derrière moult anecdotes qui pourraient sembler triviales, permettent surtout de comprendre la réalité et le quotidien des femmes au Yemen. Réalité toute en contradictions avec d'un côté la chape de plomb religieuse qui pèse sur elles en société et ce qu'elles font grâce aux réseaux sociaux en intimité par exemple. C'est ce plafond de verre que voudrait bien pouvoir briser Intisar pour pouvoir enfin vivre librement. Et c'est paradoxalement ce que va timidement permettre cette guerre tragique : se libérer de l'emprise masculine qui les maintient dans cette condition.
Alors ne voyons pas pour autant cette guerre comme une "bénédiction", mais permet-elle au moins aux femmes de desserrer la bride qu'elles subissent au quotidien.

Un très bon album que je recommande chaudement pour son intelligence et tout autant pour son graphisme chaleureux et expressif qui sied parfaitement à notre chère Intisar et son pays.