Dans un couvent de Valladolid, quelque soixante ans après la découverte du Nouveau Monde, deux hommes s'affrontent dans un débat passionné : les Indiens sont-ils des hommes comme les autres ? Pour le dominicain Las Casas, ardent défenseur de la cause indienne, cela ne fait aucun doute : les Espagnols, avides de conquête, ont nié l'évidence, assujettissant et massacrant les indigènes par millions. Face à lui, le philosophe Sépulvéda affirme que certains peuples sont nés pour être dominés. Tous deux s'entendent sur un point : le nécessaire salut des âmes. L'issue de cette confrontation, déterminante pour des millions d'hommes, pourrait bien être surprenante...
Ces contes philosophiques anonymes viennent du monde entier. Ils sont zen ou soufis, chinois, juifs, indiens, persans ou africains, européens aussi, américains, contemporains. Ils sont souvent drôles, ou bien graves, ou même les deux à la fois. Ils sont parfois ambigus, et même inquiétants. Ils nous ressemblent. Ces contes, qui traversent le temps, se rapportent à toutes les questions qui, un jour ou l'autre, nous ont agités. Et ils nous disent ce que seule la fiction, ce que seules les histoires peuvent dire. Jean-Claude Carrière les a écrits et ordonnés comme s'il s'agissait d'un manuel de philosophie, la philosophie par les contes, un manuel où le chemin vers la sagesse serait hasardeux et plaisant, uniquement constitué des meilleures histoires du monde, qui forment une guirlande de voix que rien, jamais, n'a pu faire taire.
Depuis toujours, partout dans le monde, les hommes se racontent des histoires. Des histoires belles, drôles, philosophiques, qui n'appartiennent à personne, qui deviennent populaires au fil du temps. Le vrai et le faux se mêlent, comme dans la vie. Une histoire inventée doit paraître vraie, une histoire vraie doit paraître inventée. Pendant 25 ans, dans tous les pays où je suis allé, j'ai découvert de nouvelles histoires. Je les ai patiemment collectées. Aujourd'hui je vous les lis. J'espère que vous aurez autant de plaisir à les entendre que j'en ai eu à vous les raconter.