L'une a caressé le rêve américain durant ses études et sait que, si sa famille enrichie par le pétrole règne sur la capitale, ses privilèges s'évaporeraient aux États-Unis à cause de sa couleur de peau. Une autre est obsédée par la peur des enlèvements, et malgré les bouledogues dans le jardin de son père, celui-ci a disparu. Une mère anéantie traverse la ville - vitres closes pour maintenir la misère à distance - direction l'aéroport, d'où sa fillette chérie doit partir rejoindre son père à Miami. En onze nouvelles et autant de voix principalement féminines, jeunes ou adultes, dévouées à leurs enfants, contraintes de composer avec un mari violent, un parent décédé ou absent, Elizabeth Walcott-Hackshaw nous donne à lire le portrait de Trinidad, république cosmopolite des Caraïbes.
Quand Franklin Starlight ne s’occupe pas de sa ferme, il part photographier la vie sauvage au cœur de l’Ouest canadien. Mais cette existence rude et solitaire change lorsqu’il recueille sous son toit Emmy et sa fillette Winnie, prêtes à tout pour rompre avec une existence sinistrée. Starlight emmène bientôt les deux fugitives dans la nature, leur apprend à la parcourir, à la ressentir, à y vivre. Au fil de cette initiation, les plaies vont se refermer, la douleur va laisser place à l’apaisement et à la confiance. Mais c’est sans compter Cadotte, l’ex-compagnon alcoolique d’Emmy, résolu à la traquer jusqu’aux confins de la Colombie-Britannique.
Il faut que Saul Indian Horse raconte son histoire, qu'il se remémore son enfance rythmée par les légendes ojibwés, la récolte du riz et la pêche ; son exil l'hiver de ses huit ans et son adolescence, passée dans un internat où les Blancs font tout pour effacer en lui son indianité. C'est pourtant au cœur de cet enfer qu'il trouve son salut, grâce au hockey sur glace. Joueur surdoué, Saul réussit à rejoindre l'élite du sport national, mais c'est sans compter sur le racisme qui règne dans le Canada des années 1970.
Franklin Starlight a tout juste seize ans lorsqu'Eldon, son père ravagé par l'alcool, le convoque à son chevet et lui demande de l'emmener au cœur de la montagne, là où on enterre les guerriers.
Au cours de leur voyage, Frank affronte un jeune grizzly, ramène poisson ou gibier et construit des abris contre la pluie tandis qu'Eldon lui raconte comment il a rencontré l'amour de sa vie, pourquoi il a sombré dans l'alcool et d'où vient leur patronyme qui évoque les temps indiens immémoriaux. Ce périple permettra à chacun, au père comme au fils, de répondre à son besoin d'apaisement identitaire.