À trente et un ans, Elizabeth Gilbert possède tout ce dont une américaine ambitieuse peut rêver : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Elle devrait nager dans le bonheur, pourtant elle est rongée par l'angoisse, le doute, l'insatisfaction... S'ensuivent un divorce, une dépression et une liaison désastreuse qui la laissent exsangue et encore plus désemparée. Elle décide de tout plaquer pour partir seule à travers le monde.
À elle de se construire la vie qu'elle s'est choisie !
Nina a douze ans et vit dans un petit village au cœur du vignoble nantais. La Guerre d Algérie vient de s achever et les tensions sont encore palpables. Elle le vit mal, d autant qu'elle se sent « coincée » entre le bourg où elle va à l'école et le hameau où elle habite. Au bourg, elle retrouve les petits notables et son école tenue par les bonnes sœurs, tandis que son hameau est peuplé de « petites gens » sans argent ni instruction (des femmes, des ouvriers agricoles essentiellement). Qu'importe où elle se trouve, elle est cernée de rancœurs, de secrets et de petites révoltes dues à la guerre.
Ce tableau poignant illustre la solitude d une jeune fille dans les années 60, confrontée aux secrets des « adultes ».
"Tout au long de ces années difficiles, nous aurions encore souvent à affronter la violence et la peur, et à puiser dans nos plus profondes réserves d'espoir, de conviction et de foi, pour lutter encore sans jamais renoncer à la liberté". Wangari Maathai retrace trente ans de combat avec les femmes kenyanes contre la déforestation, au sein du mouvement Green Belt créé en 1977. Lutte écologique, mais aussi lutte démocratique, qui l'amènera de nombreuses fois à s'opposer au régime. Derrière le destin hors du commun de la petite paysanne devenue Prix Nobel, c'est un véritable message d'espoir.
Avec "Lune de miel", Cavanna propose un tableau habilement composé de souvenirs, de réflexions et d’anecdotes. Trois axes essentiels alternent au fil des chapitres : l’évocation du STO en Allemagne ; l’aventure Hara-Kiri/Charlie Hebdo ; les atteintes de l’âge (les médecins utilisent l’expression « lune de miel » pour désigner une période de rémission de la maladie de Parkinson). Le va-et-vient entre ces trois périodes procure sa légèreté au récit, qui ne cède jamais au
gémissement malgré la tristesse de certains passages. La jeunesse en Allemagne est décrite avec une gouaille formidable. La période présente, marquée par les progrès de la maladie et des divers malheurs liés à l’âge, est égayée par la présence de Virginie, une lectrice fidèle qui est devenue la « gouvernante » du vieil homme. Beaucoup de tendresse, des coups de gueule bienvenus, d’innombrables anecdotes racontées avec la truculence et l’efficacité du grand amateur de Rabelais qu’est Cavanna.
« Ne me demandez pas pourquoi. Je ne saurais pas répondre. Un livre ! Jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse s’intéresser à mon histoire. Après tout, je n’ai que treize ans. Et pour être tout à fait honnête, ma vie est d’une banalité plutôt déconcertante. Je suis afghane. Cette nationalité peut évoquer beaucoup d’images trompeuses. Vous allez me dire la burqa, les talibans, la drogue. Je vous répondrai alors que je suis bien contente finalement d’avoir l’occasion de vous parler du quotidien d’une jeune fille qui vit à Kaboul. Je veux à travers ce témoignage regarder ma vie comme elle est. Mon récit est celui d’une jeune fille de treize ans née à Kaboul et qui chaque jour force son destin. Cet ouvrage est écrit avec la collaboration de Marie Bourreau, journaliste et spécialiste de l’Afghanistan.»
«Longtemps je me suis interdit d'aimer deux pères à la fois. Michel, celui qui m'adopta à l'âge de dix ans, me donna son nom de Méditerranée, son temps infini, une affection aussi discrète que démesurée. En aimer un autre eût été à mes yeux une trahison. Pourtant j'avais bien sûr un père naturel, un père biologique : Maurice Maman, médecin accoucheur, Juif du Maroc, dont j'ai cru pouvoir nier l'existence après l'avoir vu à ma demande, l'année de mes dix-sept ans. Michel et Maurice se sont rencontrés une fois, le jour de mon mariage. Puis Michel s'est donné la mort le 11 mars 2008, comme je l'ai raconté dans L'homme qui m'aimait tout bas. Le moment était venu de me retourner vers mon "vrai père", Maurice Maman, d'autant qu'une maladie orpheline menaçait de l'emporter à tout instant. Au fil de nos conversations, je suis remonté à l'oasis du Tafilalet, au sud du Maroc, source de nos origines. J'ai découvert le visage de ses parents disparus, Mardochée et Fréha. Et aussi la dignité dont il fit preuve comme Juif tout au long de sa vie, au Maroc et en France. Pour étrange que cela paraisse, c'est parfois le rôle d'un fils de reconnaître son père. "Comme on peut aimer deux enfants, on peut aimer deux pères", m'a écrit Maurice. À présent je le sais.» Éric Fottorino.
" - Marron, c'est pas la couleur des vraies princesses ! Dans mes livres, les princesses sont blanches avec de longs cheveux blonds. Camille, mon grand-oncle, lève les yeux au ciel : - Boudiou, et la reine de Saba, alors ? Elle était marron comme toi ! Reine, c'est autre chose que princesse, non ? " Maya est une petite fille différente. Sa mère est blanche et son père est noir. Un père qu'elle n'a jamais connu et qu'elle cherchera toute sa vie.
Plus tard, sa mère se marie et Maya doit vivre son métissage dans une famille où tout le monde est blanc. Fais danser la poussière est une histoire poignante sur les secrets de famille et la difficulté d'être " à part ".
A quelques mois d'intervalle, la vie m'a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire ? C'était une commande, je l'ai acceptée. C'est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne (Isère). Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour. Tout y est vrai.
"Quand venait l'heure de nous coucher et de nous mettre en pyjama, notre père restait près de nous et nous apprenait à disposer nos vêtements dans l'ordre très exact du rhabillage. Il nous avertissait, nous savions que la cloche de la porte extérieure nous réveillerait en plein sommeil et que nous aurions à fuir, comme si la Gestapo surgissait. "Votre temps sera chronométré", disait-il, nous ne prîmes pas très longtemps la chose pour un jeu. C'était une cloche au timbre puissant et clair, actionnée par une chaîne. Et soudain, cet inoubliable carillon impérieux de l'aube, les allers-retours du battant de la cloche sur ses parois marquant sans équivoque qu'on ne sonnait pas dans l'attente polie d'une ouverture, mais pour annoncer une brutale effraction. Sursaut du réveil, l'un de nous secouait notre petite soeur lourdement endormie, nous nous vêtions dans le noir, à grande vitesse, avec des gestes de plus en plus mécanisés au fil des progrès de l'entraînement, dévalions les deux étages, sans un bruit et dans l'obscurité totale, ouvrions comme par magie la porte de la cour et foncions vers la lisière du jardin, écartions les branchages, les remettions en place après nous être glissés l'un derrière l'autre dans la protectrice anfractuosité, et attendions souffle perdu, hors d'haleine. Nous l'attendions, nous le guettions, il était lent ou rapide, cela dépendait, il faisait semblant de nous chercher et nous trouvait sans jamais faillir. A travers les branchages, nous apercevions ses bottes de SS et nous entendions sa voix angoissée de père juif : "Vous avez bougé, vous avez fait du bruit. Non, Papa, c'est une branche qui a craqué. Vous avez parlé, je vous ai entendus, ils vous auraient découverts." Cela continuait jusqu'à ce qu'il nous dise de sortir. Il ne jouait pas. Il jouait les SS et leurs chiens." Ecrits dans une prose magnifique et puissante, les Mémoires de l'auteur de la Shoah disent toute la liberté et l'horreur du XXe siècle, faisant du Lièvre de Patagonie un livre unique qui allie la pensée, la passion, la joie, la jeunesse, l'humour, le tragique.
Toute vie est une évasion. A chaque instant, nous devons scier des barreaux, lancer des cordes faites des draps où nous avons trop longtemps dormi, briser le silence des alcôves, des cabines d'essayage, des confessionnaux... Chaque jour, crier, casser des habitudes : s'évader. A-t-on envie de s'évader lorsqu'on a pour mère Nicole Poiret, couturière talentueuse et aimée, pour père un décorateur célèbre (meubles de Galuchat et de laque de Chine), et pour marraine Marie Laurencin ? Lorsque vos parents ont pour amis Picasso, Morand, Jouhandeau et quelques autres ? Pourtant, oui. Si Benoîte Groult a longtemps considéré la jeunesse « comme un long noviciat avant le mariage », elle a su peu à peu conquérir ses libertés, dont elle connaît le prix, et la douceur : elle nous conte ici ses hommes et ses mariages, Pierre Heuyer, Georges de Caunes, Paul Guimard. Elle nous dit ses combats, depuis le journalisme d'après-guerre à la féminisation des « noms de métiers, de grades et de fonctions », avec Yvette Roudy. Dans ce style libre qu'on lui connaît, elle revient sur ses choix, ses amitiés : femme heureuse à qui la vie a donné une chance particulière : conquérir ses libertés une à une, les payer, les savourer, les aimer.
« À dix ans, j'ai décidé que je ne me marierais jamais et que plus personne ne lèverait la main sur moi. À commencer par mon père. » Le témoignage exceptionnel d'une nonne bouddhiste qui consacre sa vie aux petites filles menacées par la violence des hommes.
Ani est l'une de ces centaines de petites filles qui, au Népal et au Tibet, se réfugient au monastère pour ne pas être mariées de force à un homme qui les battra et les exploitera. Recueillie par un maître bouddhiste, Ani n'a jamais oublié la peur et la rage de son enfance blessée. Devenue nonne, elle veut aider toutes les petites filles promises au même enfer. Ouvrir une école. Mais où trouver les fonds ? Ani a un don extraordinaire : sa voix. Alors elle chante. Et sa musique
traverse les frontières. Tracy Chapman, Céline Dion et Tina Turner la soutiennent, elle devient une star en Allemagne, au Japon, aux États-Unis. En quelques mois, Ani recueille dans son école plus de 50 petites filles de la rue.
Mes envies de vivre font appel au souvenir, sans nostalgie. Elles ont pour nom Léontine, Raymond, Lily, Marianne, Jeanne, Henri, etc. Tous ces gens qui m'ont appris à aimer l'instant qui passe, quand j'étais enfant, quand j'ai grandi. Quand l'envie de vivre se faisait désirer. Chacun d'eux est pour moi le héros d'une belle histoire venue se fondre à la mienne. Raymond, le balayeur chef de Clermont, me faisait écouter, à moi, le balayeur apprenti, le chant d'un rossignol qu'il était seul à connaître. Petits bonheurs pour petites gens, disait-il. Ma grand-mère Louise enfermait dans son coffre à linge ce pâté de pommes de terre que nous aimions tant manger chez elle : " Mes enfants, je suis vieille et fatiguée. " Le pâté apparaissait, elle nous avait bien eus ! Jeanne, la psychanalyste rencontrée dans un centre de rééducation où j'enseignais la pantomime, cachait derrière son armoire un grand poème écrit sur le mur par Paul Éluard, un poème d'amour fou. Elle me nourrissait. " Les artistes ? Ils crèvent de faim ", disait-elle. Ce sont toujours les autres qui m'ont donné envie de vivre, et j'essaie par ce livre de leur rendre la politesse.
" Je le sais d'expérience, on peut avoir des papiers en règle, un travail, des amis, une famille et dormir dehors. " A 42 ans, Brigitte se retrouve dans la rue pour ne pas mourir sous les coups d'un homme. Elle qui, jusque-là, avait une vie comme les autres, s'enfuit. Elle ne le sait pas encore, mais elle vient de devenir SDF. Brigitte va rester deux ans dehors, sans abri. La rue devient son territoire. Seule, elle subit la faim, le mépris, la solitude, le froid, la peur et la violence omniprésente... Tout est pire quand on est une femme dans la rue. Brigitte voit ses semblables sombrer dans la dépression, parfois dans l'alcool ou dans la drogue, disparaître parce qu'ils ont changé de quartier, ou parce qu'ils sont morts... Elle s'accroche. Survit. Refuse. La rue l'endurcit et la fragilise à la fois. Durant deux longues années, elle est tour à tour rejetée et aidée. Il lui faudra une force colossale pour s'en sortir.
Le petit Beur nantais, c'est moi, Samy, huit ans, dernier d'une famille algérienne de cinq enfants. Je suis en septième avec la mère Pécot chez les chers frères de l'école Saint Pierre à Nantes, et je détiens le record de la marque la plus haute aux pissotières. Je suis arrivé avec toute la smala il y a six ans en 1962. J'habite rue Thiers au cinquième étage, sous les toits, dans une pièce de douze mètres carrés avec maman et mes quatre frères et sœurs, juste en face de la mairie à côté de chez les bonnes sœurs. Entre ma famille, mes nombreux cousins, mes copains Bouboule et Debury, mes journées sont bien remplies de rigolades, mais aussi d'émotion. Mon plat préféré est le couscous et mon sport favori, c'est les billes. Et puis, un jour, une dame française, madame Bourdet, décide de faire de moi un avocat ou un docteur ! Tout s'enchaîne : les devoirs du soir, les cours de judo, les grands restaurants, La Baule et même le savoir-vivre, sauf que...