Après plusieurs années d'exil en Angleterre, Gabriel Camarasa regagne l'Espagne. Étudiant en architecture à Barcelone, il se lie d'amitié avec un élève un peu plus âgé que lui : Antoni Gaudí. Une personnalité insaisissable, d'une érudition étonnante, et qui a un penchant pour les disciplines ésotériques. Les deux jeunes gens deviennent vite inséparables. Mais quand la vie tranquille de Gabriel se voit perturbée par un assassinat - dont on accuse son père, le directeur du journal tapageur Les Nouvelles illustrées -, le jeune homme en vient à douter de tout son entourage.
Cléo est une poétesse et écrivaine reconnue partout dans le monde sauf sur son île, à Cuba. Là, on la soupçonne de pactiser avec l'ennemi, on la surveille. Ailleurs — à New York, à Mexico — les Cubains en exil se méfient aussi : elle pourrait bien être une infiltrée. Partout où elle cherche refuge, refusant de renier qui elle est – une femme cubaine, une artiste — on la traque. Je suis mon île, confie la narratrice au détour d'une page. Plongée dans cette immense solitude, Cléo tente de travailler à son nouveau livre : la mort de ses parents l'a laissée exsangue, ses amours battent de l'aile. Alors quand apparaît à sa porte Gerónimo, un acteur hollywoodien qui prépare un film sur Cuba et détient des informations bouleversantes sur sa famille, sa vie bascule. Tour à tour enquête — puis véritable quête —, vertigineuse histoire d'amour mais aussi chronique d'une vie dans un Cuba où le régime à bout de souffle s'immisce dans le quotidien jusqu'à l'absurde.